Le CNDH et la DGSN renforcent la formation des forces de l’ordre sur les droits des migrants au Maroc
Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du Maroc ont lancé un programme de formation pour renforcer l’intégration des droits de l’homme dans le travail policier. La séance inaugurale s’est tenue du 24 au 28 février 2025 au siège du CNDH à Rabat et a réuni 20 agents des forces de l’ordre ainsi que des experts en droits humains. Elle a porté sur la migration et les obligations internationales du Maroc en matière de protection des droits des migrants.
Le programme aborde les cadres juridiques internationaux et nationaux, notamment la Convention sur la protection des droits des travailleurs migrants, le Pacte mondial pour les migrations et la législation marocaine en vigueur. Il met également l’accent sur l’engagement du Maroc auprès des organes onusiens, ses politiques en matière de migration et d’asile, et les stratégies pour harmoniser l’application de la loi avec les normes des droits humains.
En intégrant ces principes dans la formation des forces de l’ordre, l’initiative vise à améliorer l’interaction des policiers avec les migrants, à renforcer leur compréhension des obligations légales et à assurer un meilleur respect des normes internationales. À travers l’étude de cas concrets et l’analyse des défis actuels, les participants sont amenés à réfléchir à des stratégies pour garantir la sécurité publique tout en protégeant les droits fondamentaux des migrants.
Ce programme s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération signé le 14 septembre 2022 entre le CNDH et la DGSN, qui vise à renforcer la formation et le développement des capacités dans l’application de la loi. Il élargit les formations précédentes axées sur la prévention de la torture, en mettant désormais l’accent sur les droits des migrants et les pratiques policières conformes aux standards internationaux.
Depuis 2013, le Maroc a adopté une approche de la migration fondée sur la protection des droits humains et l’intégration sociale à travers la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA). Toutefois, des défis subsistent, notamment en matière de contrôle des frontières, de lutte contre les réseaux de trafic de migrants et d’application effective des politiques d’intégration. Malgré cela, l’approche marocaine est reconnue à l’échelle internationale comme un modèle inclusif dans la région.
Karim Fezzazi
